CONFÉRENCE
Par Jean-Yves Le Lan
La fonderie de Kerloc à Auray a laissé peu de traces dans la mémoire collective. Fondée par Félix Daniel, elle eut son heure de gloire sous la direction de Gaston Chapal. Elle fonctionna quarante années de 1884 à 1924.

Sculpture en bronze, patine brune-mordorée, représentant le buste d’après l’antique d’un satyre, modèle du Faune de Vienne (original conservé au Louvre), cachet de fondeur Chapal à Auray, d’époque début XXe siècle.

Après les difficultés financières du fondateur, elle fit l’objet d’une vente aux enchères à épisodes en devenant le bien de Jean-Marc Stéphant pour une période très courte et fut rachetée par Victor Barreaux connu surtout pour sa fabrication de kirsch à Hennebont. Gaston Chapal est surtout renommé pour ses fabrications d’œuvres religieuses et de statues pour les monuments aux morts.

Monument projeté en 1922, suivant les plans de Formal entrepreneur à Erdeven (AD56, 2O 55/5), mais terminé par Cadoret, entrepreneur à Auray (AD56, 3Es 55/28). Sur le socle de la statue de bronze à l’image du Poilu est inscrit le nom de Chapal, fondeur à Auray, de la fonderie Kerloc d’après les archives. Outre les soldats disparus lors de la Grande Guerre, les noms des Etellois tués en 1939-1945 puis en Indochine sont gravés sur la face est du monument.
L’œuvre la plus spectaculaire est certainement le chemin de croix de cloitre du sanctuaire de Sainte-Anne-d’Auray.

Quatorze stations de fonte, de 2,50 m de haut sur 2 m de large.
L’œuvre a été créée entre 1879 et 1881 par Henri Bouriché, sculpteur angevin (1826-1906). Elle a été éditée d’abord par son auteur, ensuite par son assistant et successeur Pierre Rouillard, statuaire à Angers (1853-1919). L’édition de fonte de Sainte Anne d’Auray date du tout début du XXe siècle, et a été fondue par Gaston Chapal, des Fonderies Kerloc à Auray.
Il ne reste pratiquement rien des bâtiments industriels de cette fonderie. On peut distinguer de la digue du moulin à marée de Poulben le quai qui servait au transport de la matière première et de la route menant à Auray la toiture de la maison d’habitation. Par contre, dans de nombreuses villes, il subsiste des œuvres fabriquées par la fonderie de Kerloc gardant ainsi la mémoire de tous ces femmes et ces hommes y ayant travaillé. Quand on effectue une recherche sur Internet de la production de la fonderie de Kerloc, une très belle statue d’un satyre dit Faune de Vienne, créature légendaire de la mythologie romaine, s’affiche. Elle est certainement une des réalisations la plus fine et la plus esthétique de la production.
Auteur
Jean-Yves Le Lan