POLYMATHE EMBLÉMATIQUE
Joseph Mahé
Joseph Mahé est né à l’île d’Arz le 19 mars 1760 d’une famille de marins. Entré au séminaire en 1778, ses condisciples et ses maîtres le jugèrent intelligent ; il excellait en grec et en latin et eut, semble-t-il, d’emblée le goût des langues qu’il développa toute sa vie.
L’abbé Mahé est dans l’historiographie bretonne relativement ignoré, voire inconnu sauf de quelques chercheurs. Il est vrai qu’il n’a laissé lui-même qu’une œuvre importante, l’Essai sur les Antiquités du département du Morbihan, publié en 1825. Il est aussi l’un des fondateurs de la Société polymathique du Morbihan et son premier président (1826-1827) ; enfin son souvenir est lié à l’histoire religieuse puisqu’il fut l’inspirateur du courant néo-janséniste qui perturba le cours du renouveau catholique dans le département à partir de 1815.
C’est en 1825 que paraît l’Essai sur les Antiquités du département du Morbihan par J. Mahé, il est alors chanoine de la cathédrale de Vannes, et membre correspondant de la Société académique d’Agriculture, Belles-Lettres, Sciences et Arts de Poitiers. L’ouvrage est dédicacé au comte de Chazelles, préfet du Morbihan, qui a encouragé l’auteur à se livrer à quelques recherches sur des monuments que l’on n’allait pas tarder à appeler historiques. Mais son plus beau titre de fierté est évidemment l’appel que les promoteurs de la Société polymathique du Morbihan lui lancèrent pour la présider au lendemain de sa naissance en 1826. Il s’occupa peu de l’organisation de la société. Il y présenta cependant en 1828 ou 1829 une étude sur les Antiquité homériques tirée des textes de l’Iliade et de l’Odyssée, malheureusement perdue.